Maîtres voiliers, au féminin svp !

Licenciées pour inaptitude physique au travail, elles ont monté leur propre voilerie. Après quatre et cinq ans passés à genoux à coudre des voiles, Hélène Crespin, 32 ans, et Cristel Poracchia, 34 ans, ne peuvent plus se courber et sont remerciées. Elles décident en février dernier de monter leur entreprise, avec leur savoir-faire et un plan de travail aménagé : un plancher en hauteur de 70 mètres carrés, où elles travaillent assises. L'aide compensatrice de leur handicap est transformée en fonds propre. Aujourd'hui, l'activité de l'Atelier des voiles atteint son rythme de croisière, soit trois voiles confectionnées par mois. Une dizaine de clients de notre ancien employeur nous ont suivi et le bouche à oreille a fonctionné, explique Hélène Crespin, malgré notre isolement sur le port. Parmi les nouveaux clients, des particuliers préférant tendre une voile plutôt qu'un store au-dessus de leur terrasse, un véritable phénomène de mode, et des médecins ! Nous avons la compétence requise pour effectuer des travaux de sellerie, notamment la réparation de siège d'examen médical. Mais le coeur de leur clientèle reste les marins, surtout les propriétaires de barquettes marseillaises. C'est la spécialité de Cristel, et nous n'avons pas de concurrents sur le marché de ces voiles traditionnelles. Les matériaux, de qualité, sont importés de Grande-Bretagne. Les devis déposés sur internet sont renvoyés sous 24 heures. Efficaces, elles ont trouvé leur place dans un milieu franchement masculin.

Perrine Crequy

Marseille l'Hebdo, 03/08/05, page 4

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